Compréhension ? Oui. Démagogie ? Non, point. Appel aux nouvelles générations ? Certes. L’idée de la direction du musée avec cette exposition, est de démontrer qu’avoir une réaction, c’est éprouver une émotion, aller vers des interrogations.
« Au-delà du street art », présente des artistes majeurs et historiques de l’art de la rue français avant de mettre en avant plusieurs techniques très différentes. Des artistes internationaux les mettent en pratique, et la majorité a créé une œuvre spécialement à cette occasion.
Cette
photo de Gérard Zlotykamien ouvre l’exposition. Précurseur, il peint aux Halles
dès les années 60. Il donne d’ailleurs sa vision de l’exposition et du street
art actuel, sans langue de bois, dans la documentation offerte par le musée.
Miss. Tic "un remède à l'amour aimer encore" |
Miss. Tic est presque inséparable de la ville de Paris, dont elle peint les murs de
ses silhouettes sexy depuis les années 80. Elle pratique son art dont elle dit
qu’il « prête à rire mais donne à penser », avec une autodérision
préméditée.
Par exemple, pour les pochoirs, le plus extraordinaire c’est la réalisation du pochoir lui-même, d’une grande finesse et souvent très complexe. Comme l’explique Alain-Dominique Gallizia (voir ce post sur son atelier), la perfection du résultat dans l’ «art sauvage» découle souvent d’une intense préparation.
C215 "Nostos" |
Dans « Nostos » (ci-contre), réalisé pour l’exposition par C215, le mobilier urbain se fond dans la peinture pour devenir partie intégrante de l’œuvre.
Le documentaire de Raphael Haddad de 2011, « In bed with Invader » (cliquez pour voir le film) permet de se glisser dans son atelier et de le suivre en toute discrétion lors des installations : préparation -> déplacement -> colle -> photo !
L’ensemble relève à la fois de l’art (création & réalisation), de la stratégie (réflexion, référencement), de la simplicité (voiture + échelle !), du véritable raid (plusieurs mise en place à la suite), et du projet complet (photo de collection). Dans la démarche d'Invader, enfant des années 70 et des jeux vidéos, il y a en effet à la fois du jeu et de la cohérence artistique.

Dran "Tintin en France" |
Pour en prendre le contre pied, Dran dessine le street art. Peut-être pour lui donner dans l’histoire de l’art la place qu’il mérite.
Shepard Fairey "Rise above rebell" |
Swoon "Ben" |
Rero "Google" |
Faites le mur, vidéo sur L'Atlas, 2010, Paranoïd Pictures Film |
Vhils "Mayhem series 4" |
Ludo, installation |
Si ces artistes se montrent discrets de leur personne, ils mettent toute l’importance dans leur message. Ce qui est parfois mal compris par les média. Pourtant, leurs œuvres nous parlent de justice, s’interrogent sur notre liberté et notre place dans le monde.
L’art
comme arme ?
Une vidéo rarissime le suit partout, permet de
comprendre ses motivations et parfois le hasard des situations (cliquez pour en voir la présentation).
Banksy "Weapons of mass distraction" |
Banksy "Choose your weapon" |
Chaque provocation tend à réveiller le public : Banksy
tague le mur d’Israël comme un acte de guerre, et ose même coller ses œuvres à la
Tate Gallery !
Les
œuvres présentées à l'Adresse, Musée de la Poste, sont quelque part entre le street art et
l’art conceptuel pur. L’art de la rue est un mouvement d’une
grande liberté, hautement contestataire, en constante évolution.
Foncez, c'est jusqu'au 30 mars,
Gratuit pour les moins de 13 ans, 5€ pour les adhérents Fnac.
Du lundi au samedi de 10h à 18h, le premier jeudi de chaque mois jusqu'à 20h.
34 bd de Vaugirard, Paris 15ème.