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13.9.13

Roy Lichtenstein au Centre Pompidou

Passons tout de suite sur les idées reçues : l’œuvre de Roy Lichtenstein  est très loin de la BD, et s'il peut être considéré comme représentant du pop art, ses créations vont bien au delà.


L'exposition majeure présentée au Centre Pompidou montre les nombreuses techniques utilisées par l'artiste (peinture, sculpture, gravure, sur toile, sur tôle, sur plexi, sur céramique, plastique, émail, bois, bronze, papier, acier, laiton, verre...!). Il explore les formes,  les matières, le mouvement, le reflet, la perception.
L'expo fait le point, justement, sur les techniques de réalisations propres à Lichtenstein, où l'on constate qu'elles sont issues d'une réflexion pointue, patiente, limite obsessionnelle. Il parvient à dépasser le clivage entre la peinture et la sculpture, à abstraire l’œuvre et son sujet. 
L'accrochage prend pied sur les œuvres les plus connues (affiche & premières salles), pour s'en libérer peu à peu.

Sont mises en avant dans un parcours innovant de nombreuses pièces méconnues, des styles méconnus, différentes facettes de cette personnalité complexe et très cérébrale.

En tant qu'artiste pop, Lichtenstein s'interroge sur la visibilité démultipliée des œuvres d'art comme objet de consommation, les siennes comprises. Il perçoit le caractère menaçant de la culture et le retranscrit en intégrant des thèmes violents et des messages politiques, avec une grande dose d'exagération, pour dramatiser et provoquer des émotions, une prise de conscience.

Sa vision de l'art à travers les époques surprend par son recul et son sens de l'humour, n'empêchant aucunement l'admiration, mais pouvant être pas ou mal interprétée. Ses références sont nombreuses et variées : Matisse, Picasso, Warhol bien sûr, mais aussi Monet, Léger, Brancusi, de Kooning, Hokusai. Personnelle ou inspirée, en fait l’œuvre de Roy Lichtenstein est profondément artistique et fait preuve d'une grande culture.



Signe d'un grand artiste : son style est immédiatement reconnaissable (pois, contours noirs épais, couleurs primaires). Il se révèle dans l'exposition à la fois d'une réalisation maniaque et d'une immense liberté créative, expérimentant de nouvelles techniques pour mettre en scène ses idées. Si ses tableaux ressemblent tant à des images de bande-dessinée, des impressions, des répliques, c'est dû à son soucis du détail, sa recherche de la perfection.
Dans le magazine Beaux-Arts hors-série (9,5€), les photos de son atelier prises par Laurie Lambrecht montrent cet incroyable travail de préparation et de réalisation en plusieurs étapes, rendant justice au travail de toute une vie.



Références classiques, créativité, passion, techniques modernes, liberté artistique : l’œuvre de Roy Lichtenstien est à (re-) découvrir de toute urgence.

Jusqu'au 4 novembre 2013 à Beaubourg. Réservez votre billet pour éviter les files d'attente.


Cliquez ici pour visiter le site de la Roy Lichtenstein Foundation : riche, beau et drôle à la fois.

Juste pour le plaisir, les toits de Paris à la sortie de l'expo :

 

















+ Un clin d’œil barcelonais :