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2.5.13

Keith Haring, The Political Line, au Musée d’Art Moderne et au Centquatre



Le thème politique de la rétrospective Keith Haring au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris peut sembler inattendu. En fait, il rend justice à l’œuvre de l’artiste, et lui rend tout son sens.
Un tiers de la vie de Keith Haring a été dédié à ses croisades contre les abus oppressant les hommes. Il met en garde et combat de ses moyens propres les religions excessives, la politique intrusive, les technologies lobotomisantes, les drogues, les maladies taboues, le capitalisme écrasant, le racisme révoltant.
Il souhaite plus que tout une liberté d’être et de penser pour l’humanité, et ses messages très forts sont portés par une gaité certaine. L’espoir en effet ne le quittera pas, même lorsque ses amis disparaissent et qu’il se sait condamné.

Les peintures, sculptures et objets issus de la production artistique de Keith Haring sont tout sauf enfantins et naïfs comme on peut le lire ici ou là.
L’art de Keith Haring est avant tout un art pour tous. Il prend sa source dans le métro au cœur du street art new-yorkais des années 80, où il sera visible du plus grand nombre.
De façon ambivalente, l’artiste n’hésite pas financer une campagne d’affichage contre l’apartheid, à collaborer avec de grandes marques, et ouvre son célèbre pop-shop au concept hautement avant-gardiste. Ses nombreux objets très accessibles permettent à tous les publics de faire entrer l’art chez eux, en brisant la barrière de prix des galeries, et les murs des musées.

Plus de 200 peintures & sculptures sont visibles à Paris, dont une vingtaine de grands formats au Centquatre.
Une vidéo et un documentaire accompagnent l’accrochage. On y découvre, impressionné, que sous l’apparente simplicité des dessins se cache un trait sûr, exécuté extrêmement rapidement, sans faux-pas, sans erreur ni préparation. On y voit Keith Haring, de son propre aveu, se laisser porter par l’œuvre en devenir. Le documentaire est un complément idéal à la visite. Il explique notamment l’absence de titre de nombre d’œuvres : Haring a inventé dans sa peinture un vocabulaire novateur, compréhensible par tous, capable de faire passer un message et de recueillir immédiatement la réaction du public.

Plus de 20 ans après sa disparition, le travail de Keith Haring continue de nous émouvoir, de nous parler, de nous pousser à changer les choses.
Son art est plus que jamais vivant, plus que jamais d’actualité.

Le site officiel de la Fondation Keith Haring (cliquez) en est le support idéal, de la bio à la chronologie des œuvres, les archives, en passant par un génial espace enfants (coloriages, jeux, images, histoires...) dont je vous avais touché 2 mots ici.

La boutique en  ligne pop-shop.com en perpétue la diffusion. Le pop-shop original de Tokyo est, lui, exposé au CentQuatre au titre d’œuvre à part entière.
Pour compléter la visite, le catalogue édité par Paris Musées, très complet, est vendu à partir de 32.30€. Beaux-Arts propose un hors-série à 9€ avec notamment le making-off d’une œuvre, une analyse des influences de Keith Haring, et de nombreux documents annexes.

 
Keith Haring, The political line,
Au Musée d’Art Moderne de Paris

Du mardi au dimanche jusqu’au 18 août 2013, de 10h à 18h (le dimanche à l’ouverture, pas trop de monde et stationnement facile). Nocturne le jeudi jusqu'à 22h.


 









 
Keith Haring, The political line
Au Centquatre
Du mardi au dimanche de 13h à 19h30, jusqu’au 18 août également.
Avec un billet acheté pour l'une des expos, payez le tarif le plus bas pour voir la seconde.




 









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