- L'enfance est son sujet fétiche. Le musée a choisi pour l'affiche de cette exposition, une photo exclusive issue de cette thématique.
Les images de cette section datent, pour la plupart, des années 1930-1940. Elles marquent par leur naturel, par la touche d'humour qui s'en dégage à travers des titres choisis comme pour raconter une histoire, malgré un environnement de décors souvent désolés. Avec le recul, le spectateur moderne voit que les enfants de l'époque, pour s'occuper faisaient preuve d'une grande imagination.
Les scènes prises sur le vif dans les écoles impressionnent elles-aussi de leur rendu naturel, obtenu par le photographe assis des journées entières dans les classes afin de se faire oublier et de saisir le bon cliché. Si besoin, il n'hésitait pas à rebondir sur une idée observée et la mettre en scène dans un habile mélange permettant d'obtenir ce qu'il souhaitait.
- Dans les ateliers d’artistes, Robert Doisneau se glisse également, à la faveur d'un carnet d'adresse qui aujourd'hui laisse rêveur : Picasso, Giacometti, Niki de Saint Phalle, Sempé, ...
- Parallèlement aux différentes commandes, le photographe créé des tirages, collages et bricolages dans lesquels explorer, faire des essais, différentes expériences, des montages et des distorsions.
- Robert Doisneau est, depuis ses vingt ans à peine, pris sous contrat par une agence. Tout au long de leur collaboration, il développe une relation complice avec son agent, lui permettant de lui rester fidèle au fil des années.
- En 1949, il signe un contrat avec le magazine Vogue. Trois ans durant lesquels ces travaux qui l'intéressent peu, lui ouvrent l'accès à des lieux privés (par exemple l'école de danse de l'Opéra), des ateliers artistiques, l'ouvrant à de nouveaux sujets.
Ne se trouvant pas compétent dans le domaine de la mode pure, il se spécialise pour le magazine dans les grands reportages de 6 à 10 pages, lui assurant la sécurité de l’emploi et des revenus stables.
Il chronique ainsi de ses clichés le retour du faste après la guerre, réalise des portraits d’artistes, et, ayant décidé de ne pas reconduire son contrat, livre à Vogue des travaux ponctuels à la faveur de son amitié avec sa directrice, Edmonde Charles Roux.
- De nombreux écrivains sont photographiés par Robert Doisneau. Ne pouvant faire de cliché de l'artiste avec son outil de travail, il les photographie à leur table, ou alors utilise plus de mise en scène pour arriver à l'effet souhaité.
D'une manière générale, avec toutes les sujets de ses clichés, il profite d'une facilité à nouer amitié et inspirer confiance pour obtenir un résultat le plus naturel possible, avec souvent une touche d'humour très personnelle.
- De la même façon que pour les commandes, dans les bistrots il sent à l’aise avec les gens, et tire de ces scènes de la vie quotidienne des images comme autant d'anecdotes. Parfois des personnalités comme ici (à droite) Orson Welles, se glissent dans cette thématique de proximité.
- Plus avant dans l'exposition, le thème Gravités explore la façon unique dont Robert Doisneau a représenté avec une grande dignité les plus défavorisés, les ouvriers, en particulier ceux des usines Renault et des mines de Lens dont il épouse les causes.
- Dans les banlieues, entre 1943 et 1984, il immortalise le changement dans les cités, la construction de grands ensembles très colorés censés être accueillants et représenter le progrès.
- Enfin, de nombreuses Rencontres viennent en images clôturer l'exposition Instants donnés, melting pot d'une carrière immense à valeur historique, anthropologique.
Alors, le célébrissime Baiser de l’hôtel de ville, mise en scène ou pris sur le vif ?
La réponse vous attend au musée Maillol, avant le 12 octobre 2025.
Robert Doisneau. Instants donnés.
59-61 rue de Grenelle, Paris 7ème
Tous les jours de 10h30 à 18h30, nocturne les mercredis jusqu'à 22 heures.