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Rock’n’roll bibliothèque


La "discothèque rock idéale" de Philippe Manœuvre T1 & T2

A coincer quelque part entre bibliothèque et discothèque, « 101 disques qui ont changé le monde » et son frère « 101 disques à écouter avant la fin du monde » sont deux (beaux) livres incontournables dans les deux catégories.

Philippe Manœuvre, l’homme qui a réussi à dire des choses intelligentes à la Nouvelle Star (pardon, Marianne James), est à la fois une encyclopédie et un ovni du petit monde rock. Avec un sens de l'humour décapant. Le rédacteur en chef de Rock & Folk aime un peu de tout, sait tout, a un avis sur tout et en plus, il assume tout.


Ces livres, évidemment subjectifs, ont plusieurs niveaux d’approche, chacun en fera ce qu'il lui plaira. A l’heure de la culture à portée de clic (I love Deezer), les assoiffés de rock écouteront tout ce qu’il propose afin de tout connaitre ou de se faire une opinion.  Plus calés, vous partirez à la recherche d’infos sur vos albums préférés. En effet, outre la "liste" des CD immanquables, chacun d'entre eux est analysé, avec de nombreuses anecdotes, des photos et plein d’infos passionnantes. Enfin, le petit plus consiste à chercher ce qu’il (nous) manque dans ces livres (pas de U2 dans le premier, mais comment ? pourquoi ?? Quand même, The Johua Tree -ouf il est dans le tome 2-, Achtung Baby !!!)...

Moralité, ne vous contentez pas d’écouter, tout comme Monsieur Manœuvre, faites travailler vos méninges !
Littéraires, faisant écho au T2, que dites-vous de « Premier bilan après l’apocalypse (mes 100 livres préférés pour le prix d’un)» de Frédéric Beigbeder ?

« Life » de Keith Richards, suite et fin. 900 km de route ont enfin eu raison du pavé de 643 pages de Keith Richards (édité chez Robert Laffont et en poche chez Point).
La cool attitude de ce monsieur lui a permis de traverser mille vies mais a un peu plombé l’ambiance du bouquin. De galères en succès fulgurant avec les Rolling Stones, en passant par la drogue et la rage policière, il y a pourtant matière ! Ne parlons plus du langage originel probablement intraduisible.
Ce qu’il manque en fait, c’est l’interactivité. La culture musicale du rocker et le nombre insensé de ses rencontres est difficile à suivre et on a une furieuse envie de cliquer sur les noms et les chansons pour en profiter vraiment.
Voici un court extrait du livre, donnant la mesure de l’humilité et de l’amour du rock de Keith Richards : « Cette idée qu’il faut séparer les instruments lors de la prise de son est l’antithèse complète du rock’n’roll. Le rock’n’roll, c’est une bande de types qui produisent du son dans un lieu clos, un son qu’il suffit de capturer. Et c’est ce qu’ils font ensemble qui compte, pas les sons individuels. »
L’autre sujet avec lequel Keith Richards ne plaisante pas du tout, c’est la nourriture, en particulier sa recette préférée : les saucisses-purée. Voici un aperçu de ce qu’il entend par là : il commence par faire frire des oignons et du bacon puis y ajoute des saucisses. Il fait ensuite bouillir des pommes de terre avec du vinaigre, des oignons coupés (et pourquoi pas des carottes et des petits pois) qu’il réduit ensuite en purée. En accompagnement, la sauce anglaise HP est une obligation. Heureusement, il doit avoir un métabolisme d’enfer.
La scène du mariage de sa fille (racontée par Kate Moss) où il tente de passer au sabre un invité ayant piqué ses oignons verts est épique !!
 
Si vous aimez les biographies de rockers, en voici 2 incontournables : 
- Barry Miles et Paul McCartney « Many years from now, les Beatles, les sixties et moi », paru chez Flammarion.
Deux histoires d’ados musiciens ayant monté un groupe avec des copains, devenus des légendes du rock.
Et retrouvez ici d'autres idées pour les fans des Beatles.

Très chouette aussi le « Petit Livre Rock » d’Hervé Bourhis, paru en octobre 2009, malheureusement presque épuisé après un deuxième tirage. Espérons que l’éditeur (Dargaud) ne s’en tiendra pas là. Ce petit livre, au format « 45 tours » amusant, classe les coups de cœur rock de l’auteur par ordre chronologique, de 1951 à 2007. Le tout dessiné en noir et blanc avec un bel humour et beaucoup de simplicité. « [un] bout à bout d’instants de bonheur, de sensations brèves mais intenses, de souvenirs sonores [ ]» d’après le journaliste rock Hugo Cassavetti, qui en signe la préface. Foncez sur les offres d’occasion.

Première impression à l’ouverture de « Just Kids » de Patti Smith (édité chez Denoël) : l’écriture est belle, agréable et néanmoins franche et moderne. Outre la rencontre entre Patti et Robert Mapplethorpe, et ce qui s’en suivit, on assiste à la métamorphose de la (très) jeune femme en une artiste multiple, écrivain, poétesse, critique rock, plasticienne, et performeuse. Une personnalité unique qui ne craint pas d’être un peu à part et se fiche de l’image qu’elle véhicule.
Avec comme toile de fond le New-York des années 60 à 80, leurs existences seront liées indéfectiblement, soutenues par l’espoir et la conscience artistique. Ajoutez à cela le passage de fantômes iconiques (Warhol, Janis Joplin, Hendrix …) ou oubliés, et vous aurez un livre inclassable, tout comme son auteur.
Morceau choisi : (à 12 ans, après la visite du Musée des Beaux-arts de Philadelphie) « [ ] secrètement, je savais que j’avais été transformée, bouleversée par la révélation que les êtres humains créent de l’art et qu’être artiste, c’est voir ce que les autres ne peuvent voir ».
Comme souvent dans les bios d’artistes, le début semble dispersé et un peu long, alors que la fin est limpide et agréable à lire. Peut-être est-ce cela, la vie d’artiste, elle commence par partir dans tous les sens avant de trouver sa voie. La vie de tout un chacun puissance 1000. Ou l’usage absolu de la liberté d’être ?
Si vous aimez le travail de Robert Mapplethorpe sur les fleurs, vous serez très surpris de savoir ce que son parcours comporte. Il se révèle lui aussi être un artiste et une personnalité complexes. Outre le hasard de la rencontre avec Patti Smith, c’est peut-être ce qui les a réunis.
N’oubliez pas de cliquer sur leurs noms pour visiter leurs très beaux sites internet, chacun dans son style. Une superbe version d' "Until the end of the world" de U2 vous attend sur celui de Patti ...

Nouvelle sortie, janvier 2012, la photographe Judy Linn, proche de Patti, publie à postériori "Patti Smith 1969-1976", un très beau recueil de photos noir et blanc. A la fois intimes et travaillées, elles sont comme des instantanés de la vie de l'artiste. Hautement collector. Aux éditions de la Martinière.


Rock version humour fondé sur du vécu, voici « L’enfer des concerts », selon Zep. Le papa de Titeuf s’y révèle rock addict de la première heure (pour preuve, les photos de billets de concerts ornant l’album), et bien sûr on se reconnait dans de nombreuses planches de cette BD hilarante. Une occasion de découvrir une autre facette du talent du célèbre dessinateur.





Après avoir vu le film "Nowhere Boy", afin d'en savoir vraiment plus, j'ai avalé les 1200 pages de la bio écrite par Philip Norman "John Lennon, une vie". Un must. Agréable à lire, même.
Maintenant, je passerais volontiers aux "Lettres de John Lennon", de Hunter Davies, sorties mi-octobre 2012 ...




Tentant aussi, le premier tome des "Chroniques" de Bob Dylan, premier volet d'une trilogie, en poche chez Folio.

Rayon "guitar hero", un maxi-livre méga-collector de Maxim Ruiz, "The Foxylady Project", infos et photos sur ce post.