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Jean Paul Gaultier nous gâte au Grand Palais


Courrez, courrez au Grand Palais175 pièces emblématiques des collections haute couture et prêt-à-porter Jean-Paul Gaultier sont exposées. Pour cette première rétrospective d'une carrière riche de près de 45 ans de création(s), Nathalie Bondil, directrice du Musée des Beaux-Arts de Montréal, a initialisé un projet unique et le fait voyager à travers le monde au bonheur de plus de 2 millions de visiteurs.
En 4 ans et sous l'impulsion de Thierry-Maxime Loriot, du couturier et leurs équipes, le projet évolue, s'adapte aux lieux, aux tendances.
À travers 8 thèmes répartis sur 2 étages, le talent de Jean Paul Gaultier se renouvelle sans cesse dans une mise en scène à couper le souffle. Ses Falbalas sont suivies de l'Odyssée, Punk Cancan précède de célèbres Muses, le Salon découvre À fleur de peau, Une Jungle urbaine fait suite à Metropolis.


Dès la première salle, on est bluffé par l'utilisation de techniques pointues et novatrices au service de l'exposition devenant par là-même un véritable spectacle. Chaque mannequin présentant une tenue prend vie grâce à une projection d'hologrammes. Certains parlent, conversent, nous interpellent, s'interrogent sur leur condition, d'autres chantent et le couturier lui-même nous explique sa démarche.
Les sirènes, espagnoles, marins et marines s'offrent au regard, tout près, sans aucune protection et l'on peut profiter des moindres détails. Si l'envie est forte de caresser un tissu ou toucher une broderie, les visiteurs respectent l'œuvre, preuve s'il en faut qu'il est nul besoin de vitrines.


Une salle présente un véritable défilé, peuplé de rédactrices de mode et de people influents, tout de Gaultier vêtus, malicieusement reconnaissables. Au centre, les robes défilent en mouvement  afin d'être admirées sous toutes les coutures.
On pourrait passer des heures à admirer les moindres détails de chaque tenue, les structures, la technique incroyable au service d'une création débridée qui passe du punk british à d'étranges oiseaux, sans jamais se renier.

 
Le thème Muses, transition entre les deux étages, habille l'escalier ultra classique du Grand Palais d'une lumière bleue et de flashes qui le magnifient.

Les spectateurs, devant la loge de Madonna, profitent de défilés sur écran géant, confortablement installés dans d'insensés fauteuils d'inspiration Ben-Hur.


Question technique, les bustiers rivalisent de créativité : rubans, épis de blé, cuir métallisé, pièces de galuchat, pellicule de film, traine intégrée, plumes pour homme, de vraies prouesses à chaque fois.
L'humour légendaire de Jean Paul Gaultier dédramatise des thèmes forts : l'amour, la vie, la nudité intérieure, le désir, la sexualité, ses ambiguïtés.

 
Mention spéciale pour la mise en cheveux réalisée par Odile Gilbert pour chaque mannequin, les coiffures et autres incroyables accessoires capillaires.


En fin de parcours, ivre de toute cette richesse d'idées, de matières, j'hésite entre la queue de pie en alligator ou la robe du soir camouflage perlée, celle en laine et tulle avec son plastron doré ou une autre, rayée bleu et blanc, recouverte d'un impressionnant dégradé de plumes. Création d'artiste, réalisation d'artistes.

A la sortie aucun risque de faire flamber la carte bancaire : les tenues ne sont malheureusement pas en vente dans la jolie boutique d'inspiration marine, toute rayée, si Gaultier. Sans remords rabattez-vous sur le catalogue, une vidéo, un joli stylo, l'esprit du couturier est là.

Jean Paul Gaultier par Pierre et Gilles

Jean Paul Gaultier au Grand Palais,
Jusqu'au 3 août 2015
Dimanches, lundis de 10h à 20h,
Du mercredi au samedi de 10h à 22h.
Pour éviter les files d'attente réservez ici votre billet,
Pour tout savoir téléchargez l'application, vous pourrez même vous y habiller en Gaultier ...