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14.9.25

L'histoire derrière la nouvelle : Au bord du chemin

Tout d'abord, mes premières réactions à la lecture de l'intitulé - créer un récit libre faisant suite à la première phrase de Salammbô de Gustave Flaubert, furent les suivantes :
"Non, je ne peux pas faire ça"
"Ce n’est pas mon univers"
"Je n’ai rien écrit qui pourrait coller à ce thème"
Mise en retrait devant l'inconnu, devant la page blanche. Croyances limitantes.

Puis, les premiers mots sont venus (dans le métro !). Vous en découvrirez plus à ce sujet dans l'épisode du podcast à venir.

Ces quelques phrases qui me trottaient dans la tête, avec le rythme et leurs mots (autres épisode à ce sujet) m’ont donné l’impulsion nécessaire, pour me lancer. Une base sur laquelle m'appuyer, le début de quelque chose. Et l'envie de voir ce texte se développer.


Je me suis procuré un exemplaire de Salammbô. Des mois plus tard j'en découvrirai un autre identique - même format même édition même illustration, bien rangé dans ma bibliothèque.

Cette lecture m’a pris un temps fou car le récit (si bien écrit, sur-documenté) est à la fois long (500 pages en version poche), dense, avec moult rebondissements (et pas mal d'atrocités détaillées).

L’avancée de page en page a nourri la rédaction de ma nouvelle pour le concours.

J'en ai profité pour chroniquer Salammbô sur J'ai lu & j'adore.


Entre temps, beaucoup de travail : écriture, réécriture, documentation pour palier à des connaissances de la période punique limitées, vérification, documentation, documentation, relecture etc etc.


J’avoue m’être bien amusée à flouter le cadre temporel pour rendre le récit intemporel.

M’être « lâchée » devant une telle liberté - de genre, de style, de ton ; avoir inventé, glissé entre fiction, anticipation, autobiographie, léger fantastique.

Le récit s’est en effet appuyé sur des anecdotes, des souvenirs, des sensations personnelles.

J’ai aimé construire un personnage féminin à la fois fort, dégageant une certaine puissance, et dévoiler ses zones d’ombres, sa mémoire enfouie, ses ratés, ses faiblesses. En un mot, ce qui la construit.


Dans l'irréel mélangé au réel, il a alors été possible d'imaginer un univers complet, d'y insérer de discrets clins d’oeil au roman de Flaubert, notamment par le biais du paysage et du personnage principal.


Le récit a pris forme.

J’avais l’impression d’avoir terminé, l'occasion de vérifier le volume du texte : 8000 caractères. 

La sentence fut sans appel : le concours appelait des textes entre 12000 et 16000 caractères.

Une différence de taille, d’autant que la structure et le déroulé me semblaient faire sens en l'état.


Blocage. Plusieurs semaines.

Pendant ce temps, je voyais sur la plateforme Librinova d'autres textes être postés, achevés.

Re-blocage. Sentiment d'imposture, soupçon de prétention.


Ce qui m'a motivée à reprendre un texte que je pensais achevé ?

L'envie de participer au concours, intacte. Le désir de confronter mon texte au regard du jury.

Conforter mon histoire dans son utilité, lui donner vie à travers la lecture.


Reprise. Ratages, reprises, nouveaux paragraphes, nouvelles idées. Ajouts. Coupes.

Relectures, des jours et des jours.

Améliorations petit à petit jusqu'à cette sensation, enfin, d'avoir fini.

Il était temps de choisir un modèle de couverture, le personnaliser, de soigner la petite biographie.

Tout était prêt, il ne restait plus qu'à poster le texte. Et patienter jusqu'en octobre pour les résultats 😉